Leonora Addio

Trois ans après le décès de son frère Vittorio, avec qui il avait partagé l’entier de sa carrière cinématographique, Paolo Taviani reprend du service en s’attaquant derechef à Luigi Pirandello, après Kaos (1984) et Kaos II (1988). Ici, le regard est d’abord posé sur les cendres de Pirandello qui furent déplacées d’un lieu d’enfouissement précipité dans la Rome fasciste jusqu’en Sicile. Ce voyage posthume traverse l’Italie d’après guerre par le biais d’images des actualités d’époque, de films amateurs et d’extraits de films néoréalistes. Puis, Leonora addio prend corps sur une autre histoire de Pirandello, celle qu’il a écrite peu avant sa mort en 1936. De l’adieu figurant dans le titre jusqu’au retour vers les dernières paroles de l’écrivain, il est tentant d’y voir un émouvant «au revoir» d’un frère à un autre.