Depuis le 2 avril dernier, la Cinémathèque suisse vit à l’heure napolitaine à l’occasion du cycle «Naples et ses cinéastes» qui célèbre la cinématographie de la cité parthénopéenne et ses cinéastes de ces vingt dernières années.
A quelques jours de son terme (dimanche 13 mai) – et, avec lui, de la fermeture de la Cinémathèque suisse jusqu’au 29 août prochain -, l’occasion est belle de souligner la réussite de ce cycle-événement. Au fil des projections et des semaines, « Naples et ses cinéastes » a trouvé son public, conquis des spectateurs inhabituels pour la Cinémathèque suisse, circulé dans de nombreux réseaux. Il a aussi, et peut-être avant tout, contribué à faire découvrir un cinéma riche, abordant sans compromis la dure réalité sociale de Naples, et, à mettre en exergue le dynamisme, la vivacité et la créativité des acteurs culturels de la ville.
Aux côtés de la projection régulière des 31 films choisis avec rigueur par le journaliste napolitain Maurizio di Rienzo, le cycle a été marqué par deux soirées de prestige. Le lundi 30 avril, la Cinémathèque suisse accueillait Toni Servillo, sans doute le plus grand acteur italien contemporain, et Angelo Curti, producteur-clé des Teatri Uniti, à l’occasion de la projection de 394, Trilogia nel mondo au Cinématographe et de L’Uomo in più, premier film de Paolo Sorrentino, au Capitole. La venue de l’acteur italien a rencontré un vif succès et a véritablement contribué à intensifier la fréquentation des films du cycle. Rares ont été les moments à la Cinémathèque suisse où l’on a vu, à l’issue d’une projection, une dizaine de spectateurs se presser et se serrer contre un invité – en l’occurrence Toni Servillo - pour récolter signatures et photographies.
Une semaine plus tard, le lundi 7 mai, c’était au tour du cinéaste Antonio Capuano de venir rencontrer le public de la Cinémathèque suisse. Figure majeure du cinéma napolitain, considéré comme le « père » de ce nouveau cinéma, Antonio Capuano a présenté deux de ses films, Vito e gli altri et La Guerra di Mario, deux œuvres fortes qui tournent autour de l’enfance et sa fragilité dans la ville de Naples.
A gauche : Toni Servillo au Capitole, avec Maurizio di Rienzo et Angelo Curti.
A droite : Frédéric Maire accompagné du cinéaste Antonio Capuano, présent le lundi 7 mai à la Cinémathèque suisse.
> Retrouvez ici les photos de ces deux soirées pleines d’émotions.
Dans le prolongement de l’affiche au format mondial créée par Jannuzzi Smith, et pour accompagner au mieux le cycle, la Cinémathèque suisse a également conçu, avec le soutien de la commune de Naples, un petit livret de 48 pages composé d’interviews de cinéastes et producteurs napolitains menées par Maurizio di Rienzo, de courts essais et du recensement des films programmés dans le cadre du cycle. Le livret, en italien et en français, est en vente au prix de 5 CHF aux caisses de la Cinémathèque suisse (Casino et Capitole).
Une réussite, le cycle l’est aussi pour la visibilité qu’il a donnée à la Cinémathèque suisse. Les médias ont notamment profité de la venue de Toni Servillo pour consacrer plusieurs sujets à son encontre. Motivés par la conférence de presse organisée à Naples à l’occasion de l’ouverture du cycle, les médias italiens ont également mentionné dans leur page l’hommage que rend la Cinémathèque suisse au cinéma napolitain, à leur cinéma.
> Petit tour d’horizon de la presse suisse et italienne au sujet du cycle « Naples et ses cinéastes ».
Jusqu’au dimanche 13 mai, huit films du cycle sont encore à découvrir à la Cinémathèque suisse. A partir de cette date, les projections régulières s’arrêteront provisoirement pour permettre le transfert de l’ensemble des collections, actuellement disséminées sur plusieurs sites, dans le nouveau dépôt souterrain du Centre de recherche et d’archivage actuellement en construction à Penthaz (VD). La réouverture est prévue le mercredi 29 août avec la projection exceptionnelle du film de Charles Chaplin Les Lumières de la ville accompagné en direct par un orchestre de 45 musiciens au Capitole.
Le cinéaste Mario Martone sur le tournage de Noi credevamo et Toni Servillo, magistral dans Gorbaciòf de Stefano Incerti, deux des huit films du cycle qui restent à voir jusqu'au dimanche 13 mai.